À mains levées, vivre la vie du handicap
Les situations de handicap vécues dans nos unités de formation, avec toute notre sollicitude, nous permettent de trouver des voies innovantes pour que l’inclusion de notre jeune public soit une cause porteuse de valeurs.
L’unité de formation par apprentissage du site de Marseille, située au sein du Lycée des Calanques, expérimente un dispositif pour la toute première fois auprès de ses apprentis.
À l’initiative de la chargée de vie de centre, Madame Olivia Baudon, nous avons pu découvrir au cours d’une séance de sensibilisation aux troubles neurodéveloppementaux, les singularités du handicap visible et invisible.
Au départ, c’est une réflexion prise sous l’angle de la quête du sens qui mène à s’interroger à comment amener de tout jeune adolescent à vivre en bonne harmonie, de part en part, pour que chacun, selon ses différences, puisse trouver sa place au sein d’un groupe classe.
Cet après-midi-là, nous avions envie d’être parmi eux pour comprendre et partager des expériences lorsque l’on parle du handicap visible ou invisible. Les deux vont de pair car ils existent.
Deux intervenantes, psychologues de l’association A(S)TYPIC, sont intervenues auprès d’un mixte de classe BTSa GPN 1ère année et CAPa JP.
Si l’énoncé de la séance pouvait apparaître un tant soi peu complexe, à l’entame de l’introduction évoquant les troubles neurodéveloppementaux ; toute l’expression tournée vers la bonne compréhension de cet énoncé et, s’en assurant, les psychologues ont abordé ce vécu que chacun peut découvrir sur les lieux de leur apprentissage.
Vivre avec le handicap est la première cause discriminante dans notre pays. En interrogeant les apprentis, sur cet état de connaissance, nous apprenons que 80% des situations de handicap sont invisibles. Comment alors la nature du handicap, l’intérieur d’une vie, peut-elle être consciemment ouverte à la vie ? Comment sortir du mode conservateur de la pensée ?
Tour à tour c’est de l’expression des représentations associées aux troubles des neurosciences qui, soumises à la question, révèle les dits et non-dits de chacun des interlocuteurs. Entre spontanéité et surprise, entre réalité et stéréotypes, nos apprentis ont librement exprimé ce qu’ils perçoivent de ces situations.
C’est là où se produit l’effet attendu car, peu à peu, au fil des expressions, de la façon dont on parle du handicap, tout cela ramène nos jeunes avec ce vécu en classe. Il est vital de dénouer cette parole, de la libérer ainsi, car au fond c’est bien le quotidien et non l’exceptionnel.
Quoi de plus résonnant quant à la question posée par une des psychologues : « parmi vous y-a-t-il des personnes atteintes de trouble dyss, de TDA avec ou sans hyperactivité ». Et de plusieurs mains levées, jaillissant bien haut, dignement, le handicap se met à exister concrètement, ici et là au sein de cette salle. Il y a bien du réellement réel.
Quelque chose s’est produit qui arrête notre regard, ce quelque chose qui existe vraiment. Pour vivre concrètement sur ce qui se passe quand le visible et l’invisible coïncident pour mieux se retrouver. Ainsi nous sommes allés progressivement à l’essentiel, en vivant là l’expérience la plus profonde qui soit.
D’autres mains se lèveront demain, faisant vivre le handicap, avec ce souffle de l’intelligence que nos apprentis réunis ont manifesté avec humanité.
Le CFA RAP PACA adresse ses chaleureux remerciements à Mesdames Olivia Baudon, chargée de vie de centre UFA de Marseille site du lycée des Calanques, Daisy Riposati et Victoria Montoro, psychologues de l’association A(S)TYPIC.